Entre gel des loyers pour les passoires thermiques, baisse du pouvoir d’achat, inflation et hausse des taux, l’année 2022 aura été mouvementée pour l’immobilier nantais. Dans un tel contexte, les nantais cherchent des alternatives : acheter plus petit, plus loin, revoir leur budget, négociation … Comment se porte le marché immobilier à Nantes ? Quel est le comportement des acheteurs face aux difficultés rencontrées ?
L’ensemble des quartiers de Nantes ont vu leur prix remonter légèrement en fin d’année 2022, une hausse qui confirme la montée des prix de l’immobilier en cette année 2022. De fait, il faut compter ce mois-ci en moyenne 4 151€/m2 pour un bien à Nantes, contre 4 081€/m2 en octobre dernier. Une hausse générale influencée notamment par le quartier de Bellevue Chantenay où il faut débourser en décembre 4 195€/m2, contre 4 091€/m2 en octobre soit une hausse de 2,5%, mais aussi par Nantes Sud où le prix au m2 est de 3 713€ contre 3 651€ en octobre.
Une bonne nouvelle pour les vendeurs, qui inquiète cependant les acheteurs qui étaient déjà forcés de revoir leurs projets immobiliers à cause de la hausse des taux d’intérêt. Et de fait : aujourd’hui, un taux classique atteint les 2,4% tandis qu’il était autour de 1,2% en janvier 2022. Le taux d’usure quant à lui a été revu pour la rentrée 2023 : il passe de 3,05% à 3,57% pour un emprunt de 20 ans et plus selon le journal officiel. Des taux qui restent peu cléments pour les acheteurs.
Pourtant, les acheteurs sont bien là, et conservent leur désir de mener à bien leur projet immobilier : d’après une étude réalisée par IMOP et Harris Interactive en 2022, 32% des français souhaitent toujours acheter un bien et prévoient un projet immobilier. Face à la situation, ils font cependant parfois le choix d’adapter leur comportement d’achat.
Acheter plus petit, plus loin, négocier, en 2022 les acheteurs nantais ont revu leur copie.
Pour mener à bien leurs projets, les nantais sont parfois forcés de revoir leurs critères d’achat, et notamment la surface qu’ils souhaitent. À Nantes, la surface minimale moyenne recherchée en 2021 était de 82m2 selon une étude Hosman. En 2022, cette surface a été revue à la baisse et est de 80m2. Au niveau national, la surface minimale recherchée a baissé de 2,1%.
Avec la hausse des prix (de l’immobilier, mais également de la vie), ce sont également les budgets qui diminuent. Ainsi, de plus en plus de nantais misent sur la négociation. Laurian Malou, City Manager et expert immobilier Hosman à Nantes, indique “on constate une nette différence entre cette année et l’année précédente. Les nantais prennent l’habitude de négocier, et les vendeurs savent que pour vendre il est parfois dans leur intérêt d’accepter une marge raisonnable de négociation”. Lamarge moyenne de négociation dans la ville de Nantes frôle les 3% en 2022 une tendance en nette augmentation par rapport à 2021.
Les passoires thermiques font également parler d’elles ces derniers mois, et notamment en termes de négociation. Depuis la mise en vigueur de la loi Climat et Résilience l’été dernier, de nombreux propriétaires de biens classés F et G ont fait le choix de vendre plutôt que de réaliser les travaux nécessaires. Ainsi, l’agence immobilière Hosman constate que, dans son propre réseau, le nombre de biens de types F et G mis sur le marché a été multiplié par 4,5 depuis juillet 2021. Ces biens, difficiles à vendre parce que impossibles à louer en l’état et souvent impliquant une certaine quantité de travaux, présentent une marge de négociation pouvant aller jusqu’à 10%.
Quelles perspectives pour l’année 2023 ?
Malgré une situation parfois compliquée pour les acheteurs comme pour les vendeurs, le marché reste dynamique. L’indice de tension immobilière est à 12%, le nombre d’acheteurs est donc supérieur de 12% au nombre de vendeurs, il était à 4% en octobre 2022. Malgré des freins aux projets d’achat, les acheteurs ne baissent pas les bras, mènent à bien leurs projets immobiliers.
La révision du taux d’usure en janvier 2023 devrait permettre au marché nantais de profiter d’un nouveau souffle en début d’année, même si la hausse continue des taux croisés à la hausse des prix à Nantes reprendront certainement rapidement le dessus.