Si la baisse des taux immobiliers était presque actée pour cette année, la récente dissolution de l’Assemblée nationale vient rebattre les cartes. Entre la baisse des taux de la BCE, la crise politique actuelle et l’augmentation des OAT sur 10 ans, Hosman vous aide à y voir clair en ce qui anime le marché immobilier en 2024. 

Depuis le début de l’année, les taux immobiliers baissent. Cette tendance relance petit à petit le pouvoir d’achat des acquéreurs qui s’étaient retrouvés en difficulté lors de la crise de 2023. 

En Janvier 2024, les taux immobiliers sur 25 ans étaient établis à 4,17%. En Juin 2024, les taux immobiliers sur 25 ans ressortent à 3,67%. Cette chute des taux immobiliers d’un demi-point permet à davantage de dossiers d’être acceptés par les banques. Un prêt immobilier coûte aujourd’hui moins cher qu’il y a six mois et sont au même niveau de ceux observés il y a un an. Les acquéreurs peuvent désormais envisager de reprendre leur projet immobilier et tout ressemblait à une sortie de crise pour le marché. 

D'ailleurs, la BCE s’est réunie jeudi 6 juin pour confirmer cette baisse des taux pour faire passer ses taux directeurs de 4% à 3,75%. Cette décision avait été anticipée par les banques et c’est la raison pour laquelle elles avaient d’ores et déjà commencé à baisser leurs taux. 

Plus globalement, concernant le marché immobilier, on ne peut pas encore tout à fait parler de sortie de crise. Si les taux de crédit sont en baisse, les prix au m2 ne sont pas repartis à la hausse. Les prix immobiliers vont continuer à baisser dans la plupart des villes de l’hexagone en 2024, mais à une vitesse moindre qu’en 2023. 

Un nouveau facteur est à prendre en compte pour envisager le marché immobilier du second semestre de 2024 : la crise politique actuelle. La récente dissolution de l’Assemblée nationale au lendemain des élections européennes a perturbé le paysage politique français et nous traversons une zone de flou. En effet, les résultats des élections européennes laissent entrevoir un accès au pouvoir d’un parti extrémiste (extrême gauche ou extrême droite), ce qui a déjà mené à une augmentation des OAT (Obligations assimilables au Trésor) sur 10 ans. Si les taux d’intérêt des OAT sur dix ans ont connu une hausse, c’est qu’il est désormais plus risqué pour un investisseur de prêter à l’État français compte tenu de l’incertitude liée aux élections. 

En quoi l’augmentation des OAT sur 10 ans impacte-t-elle le marché immobilier ? Il faut savoir que les taux immobiliers sont notamment influencés par deux facteurs : la politique monétaire de la BCE, et les OAT. L’État se finance grâce aux OAT, dont les taux d’intérêts influencent les taux des crédits immobiliers. À cause de la crise politique, les OAT sur 10 ans pourraient connaître une hausse importante et donc conduire à une hausse des taux d’intérêts pour les prêts immobiliers ; ceci, alors que la BCE a récemment choisi de baisser ses taux directeurs. 

Le point le plus important à retenir est que l’objectif de la BCE est de maintenir une inflation à 2%. La victoire d’un parti extrémiste aux élections législatives est fortement susceptible d’augmenter l’inflation. Si tel est le cas, la BCE prendra pour décision de durcir sa politique monétaire. Ainsi, les taux directeurs augmenteraient pour contenir l’inflation, et les taux immobiliers augmenteraient alors à leur tour. 

Donc la réponse est oui, on peut craindre une hausse des taux immobiliers au second semestre. Attention toutefois à ne pas être trop pessimiste. Comme nous l’avons dit, nous sommes dans un climat d’incertitude. De cette manière, il n’est pas assuré que les taux immobiliers augmentent à nouveau. Pour se faire une idée plus précise des prévisions des taux immobiliers futurs, il faudra attendre la fin des élections législatives. 

Quelle solution concernant le marché immobilier ? Le climat d’incertitude politique pèse sur de nombreux secteurs et celui de l’immobilier n’est pas en reste. La meilleure idée est de vendre et/ou d’acheter rapidement plutôt que de retarder son projet immobilier ; nous sommes encore dans une zone de flou où les conditions sont assez favorables, mieux vaut donc en profiter.